Fiche d’identité du GEAC de Soivieux, situé à Blandin :
- Reprise de l’exploitation laitière : mars 2015
- Dans la filière Saint-Marcellin IGP depuis 2021
- Nombre de vaches laitières : 70
- Races des vaches : le troupeau est composé d’un tiers de Montbéliardes, d’une moitié de croisées Montbéliardes et Holstein, et le reste du troupeau se compose de vaches issues de ce qu’on appelle « croisement 3 voies », qui mêlent les races Montbéliardes, Holstein et la Rouge Suédoise.
- Production annuelle de 530 000 litres environ
- le GAEC de Soivieux livre le lait à la Société Fromagère de Saint-Just
- Superficie de l’exploitation : 85 hectares, la totalité est dédié au troupeau et à son alimentation.
Pour commencer, est-ce que vous pouvez nous présenter l’histoire du GAEC de Soivieux et m’en dire plus sur votre rôle au sein de l’exploitation ?
« Et bien nous, ça fait 10 ans que l’on s’est installé. Nous sommes deux associés, on vient tous les deux d’une autre région, et on a repris la ferme en mars 2015. À ce moment-là, on avait déjà la volonté d’aller vers un système agroécologique. Par exemple nous avons fait le choix d’intégrer plus d’herbe dans la ration des vaches et moins de maïs. On souhaitait avoir un système un peu plus solide et résiliant par rapport à l’économie et au changement climatique. »
Pouvez-vous nous décrire une journée type de votre métier ?
« On démarre à 6h pour la traite. On s’organise de façon à ce qu’un de nous s’occupe de la traite , pendant que l’autre donne à manger et s’occupe des génisses (les jeunes vaches qui n’ont pas encore vêlées).
Il s’agit là des tâches quotidiennes que l’on fait chaque matin, ensuite il y a tout le reste du boulot qui varie chaque jour : les travaux des champs, les foins, les papiers administratifs, ou encore les entretiens de clôtures, des bâtiments, du matériel… Il y a beaucoup à faire !
Le travail récurrent, on se le réparti, car chacun a ses tâches. En revanche, quand il y a des chantiers dehors, on s’en occupe tous les deux et on effectue les travaux ensemble.
Ensuite, pour la traite du soir, on alterne chacun à notre tour , cela permet de prendre plus de temps pour la famille. Donc celui qui trait commence à 17h et finit vers 19h, tout en s’occupant également du nettoyage des logettes (là les vaches se reposent).
À côté de ça, on a chacun des responsabilités, avec des réunions et des déplacements. Et on fait notamment une dizaine de journées de formation par an. »
Et ce sont des formations portées sur quels sujets ?
« Il y a différents aspects abordés comme l’élevage, l’économie, les taux de production… Ça peut être aussi l’entretien des prairies et la qualité du lait. »
Comment s’alterne l’alimentation de vos vaches tout au long de l’année, entre le pâturage et le foin ?
« Toute l’année, on a un silo d’ensilage de maïs d’ouvert, mais on en donne assez peu en quantité, cela représente au maximum un quart de l’alimentation des vaches.
Au printemps, les vaches sont au pré, elles pâturent. L’hiver, on leur donne de l’ensilage d’herbe, que l’on complète avec du foin. »
Pouvez-vous nous en dire plus sur les installations qui ont été faites sur l’exploitation, dans le but de faire des économies d’énergie ?
« La première chose qu’on avait mise en place pour faire des économies d’énergie, c’est un refroidisseur de lait. Maintenant, c’est quasiment systématiquement installé sur les salles de traite, mais à l’époque ça ne l’était pas. Ça permet de refroidir le lait avant qu’il n’arrive dans le tank et ça diminue les besoins énergétiques pour réfrigérer. Pour nous c’était une évidence, le premier investissement le moins cher et le plus simple à mettre en place.
Ensuite, on s’est lancé dans le photovoltaïque, en optant pour une installation en autoconsommation, comme chez les particuliers. Cela nous permet de gérer nos dépenses énergétique !
Par exemple les chauffe-eaux, qui étaient programmés en heures creuses la nuit, peuvent maintenant tourner en pleine journée grâce au soleil. On utilise beaucoup d’eau chaude dans l’élevage laitier, entre le lavage de la salle de traite, celui du tank, etc. Donc cette eau chaude représente une grosse partie de l’électricité que l’on consomme. »
Et vous, en tant que producteur de lait pour le Saint-Marcellin, que représente pour vous le signe de qualité IGP ?
« C’est une garantie de valorisation de notre travail. Les fromages font partie du patrimoine français, et c’est motivant de savoir que notre lait sert à la fabrication des Saint-Marcellin IGP.
Le bien-être animal est aussi l’un de vos engagements ?
« Le bien-être animal, c’est la base de l’élevage. Un animal qui n’est pas en en confiance et respecté ne peut pas produire un bon lait. Donc un éleveur qui ne fait rien pour le bien-être de ses vaches, ce n’est pas un éleveur.
Quand on investit dans du matériel pour améliorer le confort de nos vaches c’est forcément bénéfique pour la production de lait mais aussi pour diminuer les maladies
Et pour conclure, qu’est-ce qui vous anime chaque jour dans votre métier ?
« Je fais un métier qui a du sens et que j’adore ! Je pense qu’on ne peut pas exercer notre activité sans passion et sans aimer ce que l’on fait.
On m’a souvent alerté sur le fait qu’un agriculteur ne gagne pas sa vie, que c’est compliqué, mais c’est faux, de notre côté on s’en sort très bien ! Nous sommes deux, nous avons réfléchi à notre système et cela fonctionne, nous sommes fières de cela !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose à propos du Saint-Marcellin IGP, de la filière, ou plus généralement de votre activité ?
« Depuis qu’on s’est installé, on a toujours voulu rentrer dans la filière du Saint-Marcellin IGP. Le cahier des charges est adapté à notre ferme de petite taille, et cela nous permet de valoriser notre lait. Pour nous la priorité c’est la qualité plus que la quantité !

3 décembre 2025













