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Les Hommes et Femmes sous l’étiquette Saint-Marcellin IGP

Vies hyperconnectées, recettes digitalisées, métiers sous les projecteurs…. L’agriculture n’a jamais autant été mise à l’honneur du numérique. Et il nous semble important de rappeler que sans les personnes qui font la filière, notre petit fromage rond n’aurait pas le même goût.

Conserver et transmettre les savoir-faire

C’est le rôle même d’une démarche sous Indication Géographique Protégée : conserver un savoir-faire historique sur une zone géographique précise, un territoire bien identifié.

L’IGP ne se crée pas : elle valorise une production existante et la protège à l’échelle nationale et aussi européenne.

Elle va donc encadrer des pratiques, des étapes parfois très anciennes, qui à l’origine ne dépendait que de l’humain et de ses animaux.

Rappelons que l’histoire du Saint-Marcellin nous ramène au 15ème siècle.

Se renouveler et s’adapter aux évolutions de la société

La transmission est aussi un des sujets de travail privilégié de notre filière. Pour conserver un savoir-faire sur notre territoire, il convient de partager avec les jeunes générations.

Depuis quelques dizaines d’années, l’agriculture française a été profondément transformée et a vu émerger de nouveaux agriculteurs : les parcours scolaires sont plus variés, du CAP au BTS agricole (2 ans) jusqu’aux diplômes d’ingénieur en agriculture/agronomie (5 ans).

Ainsi, les compétences et les façons de travailler ont évolué : il est très enrichissant de croiser les nouveaux modes de vie attendus avec le respect des traditions.

Il nous faut transmettre tout ce savoir-faire aux jeunes générations : qu’elles prennent conscience de l’histoire du fromage et de l’importance de conserver ces traditions. Ils doivent être fiers de devenir les hommes et femmes de la filière.

Il est donc primordial, pour notre filière, de s’adapter aux attentes sociétales pourtant parfois contradictoires : produire toujours mieux en respectant l’environnement mais en prenant en compte les besoins des hommes et des femmes qui travaillent au quotidien (amélioration de la qualité de vie, baisse de la pénibilité du travail et surtout vivre dignement de son métier).

C’est un enjeu important pour que demain la filière Saint-Marcellin IGP reste attractive et continue de faire vivre son territoire.

Témoignage, parité et qualité de vie au travail côté Transformation

 « La filière a évolué : aujourd’hui, même si nous avons toujours une majorité d’hommes à la fromagerie (60% environ), la part du nombre de femmes tend à augmenter depuis quelques années.

Les postes évoluent également : si elles étaient plus souvent sur des postes comme l’emballage des fromages, nous retrouvons de plus en plus de femmes en fabrication !

Nous devons aussi penser à conserver les techniques traditionnelles tout en adaptant les postes. Il faut trouver le juste équilibre entre coutumes et baisse de la pénibilité du travail.

Par exemple, à l’emballage, ce n’est plus la personne qui se penche ou qui se baisse pour prendre le Saint-Marcellin IGP, mais une plateforme qui remonte à la bonne hauteur.

Avec l’IGP, nous nous battons pour conserver les savoir-faire, et nous ne souhaitons pas aller vers la mécanisation.

Le consommateur est concerné par nos évolutions. Les décisions sont en effet impactées par le prix de vente de nos fromages : un Saint-Marcellin IGP acheté à son juste prix, c’est une filière qui peut évoluer tout en respectant son histoire. »

Pascal Vaucher
Dirigeant de l’Étoile du Vercors (Fromagerie à Saint-Juste de Claix – 38)